Londres, 31 juillet 2012 (Sportcom) – Après une attente de 12 ans, Antoine Valois-Fortier a procuré au Canada une médaille olympique, mardi, au tournoi des moins de 81 kg. En finale pour le bronze, l’athlète originaire de Beauport a eu raison de l’Américain Travis Stevens, 8e au monde. Il succède donc à Nicolas Gill, médaillé d’argent à Sydney chez les –100 kg, qui était cette fois en bordure du tatami à titre d’entraîneur national.
En finale, le Coréen Jae-Bum Kim a eu raison de l’Allemand Ole Bischof. Le Russe Ivan Nifontov a mérité l'autre médaille de bronze.
« Honnêtement, je ne sais pas trop ce qui se passe. Je vais le réaliser au cours des prochains jours, car pour l’instant, je suis sur un nuage. La journée a été difficile, mais plus la journée avançait, plus j’étais confiant. J’ai bien suivi les plans de match et je suis resté constant mentalement », a déclaré le nouveau médaillé olympique, à sa sortie de l’aire de jeu, le judogi blanc taché de sang.
« Nous nous doutions bien que le premier qui marquerait un point pourrait ensuite contrôler son adversaire », a-t-il ajouté en parlant de son combat contre Stevens, qui a été rapidement épuisé par son jeune adversaire.
Le Québécois, 22e au classement mondial, a fait preuve d’une admirable constance tout au long de la journée en défaisant plusieurs grosses pointures, à commencer par Elnur Mammadli, d’Azerbaïdjan, champion olympique des moins de 73 kg en 2008, à son premier affrontement.
Valois-Fortier a ensuite battu coup sur coup le Britannique Euan Burton et le vice-champion du monde, Srdjan Mrvalkevic, du Montenegro.
Son unique défaite est survenue en quarts de finale aux mains du Russe Ivan Nifontov, 13e au monde. Valois-Fortier a su rebondir au repêchage en disposant de l'Argentin Emmanuel Lucenti, 24e.
Cette médaille de bronze a des allures de médaille d’or pour l’athlète de 22 ans, lui qui se remet d’une hernie discale qui l’a tenu à l’écart des tapis pendant plus d’un an. Un peu plus de deux ans plus tard, celui qui peinait à lacer les lacets de ses chaussures monte sur la troisième marche d’un podium olympique.
« Antoine n’est pas du genre à battre ses adversaires par chance. Il les bats à l’usure et avec acharnement, a analysé Nicolas Gill. Il a connu une journée semblable à celle d’aujourd’hui lors d’un tournoi en Autriche en février. Je savais qu’il était capable de réaliser cinq ou six combats dans une même journée contre des gars de très haut niveau. Il fallait juste le faire le 31 juillet 2012. »
À propos de son revers du jour, le judoka a salué le travail de son adversaire russe. « Ce n’était pas un mauvais combat, sauf qu’il a très bien suivi son plan de match pour bloquer mes meilleures attaques. Il méritait la victoire. »
Comment compte-t-il fêter cette médaille? « Nous allons attendre que les autres membres de l’équipe aient terminé leurs compétitions avant d’aller fêter ça ensemble. Chose certaine, je n’aurais pas voulu vivre ça avec aucune autre équipe. Notre équipe est incroyable et je suis très fier! »
Nicolas Gill croit que son protégé n’a fait que démontrer ce dont il était capable. « Je suis excessivement content pour lui. Il a fait ce qu’il fallait et le mérite lui revient. C’est la suite de son travail et nous lui avons juste donné un coup de main. Le plus dur, c’est entre les deux oreilles, comme par exemple un vendredi d’octobre pluvieux où tu vas t’entraîner au lieu d’aller prendre une bière avec tes amis. Antoine a été dédié depuis le début », a poursuivi le double médaillé olympique d’un ton calme, même si on pouvait sentir beaucoup de fierté dans la voix.
« C’est un peu comme je l’avais fait en 1992 : il a fait la démonstration qu’il pouvait y arriver en travaillant ça dans l’ombre. Mes premiers feelings de mes médailles olympiques en 1992 et 2000, c’était de la déception. Avec celle d’Antoine, je suis heureux! »
Alexandre Émond (-90 kg) sera le seul Canadien en action mercredi.
Rédigé par Sportcom pour Judo Canada
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