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La pratique du Judo

La pratique du judo en loisir ou en compétition est recommandée à tous, il en est de même chez les personnes atteintes d’un handicap visuel.

Au-delà des bienfaits évidents de toute activité physique et sportive, le judo représente un moyen privilégié d’échapper à une vie sédentaire et isolée.

Pour les personnes aveugles et les personnes vivant avec un handicap visuel, le judo est un instrument qui permet de développer les capacités physiques et d’avoir une meilleure adaptation dans la vie de tous les jours.

Le parajudo, une discipline paralympique qui développe une personne au niveau moteur, psychologique et social.

Catégories : les judokas sont répartis en fonction de leur handicap visuel (non voyants ou mal voyants) et de leur catégorie de poids de corps (7 catégories) :

  • Hommes : de 60 kg à plus de 100 kg.
  • Femmes : de 48 kg à plus de 78 kg.

 

Adaptations du règlement : les judokas sont accompagnés sur la surface de combat par les juges qui les placent à 1 mètre l’un de l’autre.

  • Ils prennent leur garde pour se situer, baissent les bras le long du corps et à l’annonce du « hajime » se saisissent et commencent le combat.
  • Les avantages marqués sont annoncés par l’arbitre.
  • Les sorties de tapis ne sont pas sanctionnées
  • Une sonnerie retentit 1 min. 30 sec. avant la fin du combat.

Conditions de pratique : le dojo doit être bien délimité, les murs doivent être protégés (pas d’angles vifs), les surfaces de sol (si possible) sont de textures différentes pour aider le pratiquant à se repérer et l’environnement doit être le plus calme possible, le bruit empêchant
de se repérer dans l’espace.

Existe-t-il des compétitions pour les personnes aveugles ? Oui. Il existe des compétitions pour les personnes vivants avec un handicap visuel.

Le secteur de la motricité : la cécité provoque des problèmes moteurs tels que la difficulté d’acquérir le réflexe d’attitude qui par l’utilisation du contrôle visuel met le corps dans une position verticale.

La maîtrise de son schéma corporel (prise de conscience de son corps comme d’un tout, image du corps en trois dimensions), de son équilibre (essayez de tenir en équilibre sur un pied les yeux fermés !) de sa coordination et de son orientation dans l’espace, sont indispensables pour être bien dans son corps.

Le judo est une discipline qui fait énormément appel à toutes ces notions, et sa pratique régulière remplacera avantageusement une rééducation souvent peu motivante :

Les ukemis : il est essentiel pour une personne aveugle de savoir tomber dans toutes les directions sans dommage. Son handicap visuel la confronte journellement à des obstacles qui la font trébucher. Elle saura amortir les chutes et surtout acquerra de l’aisance dans ses déplacements car elle craindra moins les chutes.

L’équilibre : notion fondamentale en judo c’est un élément indispensable pour le non-voyant. La maîtrise de son équilibre lui donnera une bonne intégration de l’espace qui l’environne.

Le sens de l’esquive et de l’anticipation : le travail du Tai-Sabaki au sens large permet à la personne vivant avec un handicap visuel d’absorber les chocs par un déplacement harmonieux du corps qui ainsi ne s’oppose pas directement à la force rencontrée. Cela lui évite beaucoup de désagrément dans sa vie de tous les jours. De même le travail en SEN NO SEN permettra d’éduquer le sens de l’anticipation.

Le mouvement : comme le jeune voyant, l’enfant aveugle va construire son corps à partir d’expériences motrices les plus variées possibles. Le judo, par la richesse des situations mises en place dans un environnement sécurisant (tatamis) lui permettra d’explorer les composantes de l’acte moteur telles que la force, la vitesse, l’agilité, etc.

Les sensations kinesthésiques : on peut dire que le fait d’être une personne aveugle ne gène pas à proprement parler la pratique du judo. En réalité le judoka ne se sert pas de la vue pour regarder son adversaire pendant le combat. Il adapte son comportement en ajustant ses actions de manière plus sensitive que réfléchie. C’est ce qu’explique le Maître MICHIGAMI lorsqu’il montre son front en disant « ici c’est connu », puis montrant son corps « mais là ça ne l’ait pas ! ».

Sur ce plan, le judoka aveugle à peut-être un avantage car pour connaître un mouvement c’est avec son corps qu’il est obligé de l’appréhender. Se sera plus long, lui demandera plus de travail, mais une fois acquis ce sera imprimé. Faites l’expérience de vous bander les yeux pour l’étude d’une technique…

Le secteur psychologique

L’autonomie : le judo enseigne aux personnes aveugles la prise d’initiative sans risques excessifs. Le travail en liaison de préhension avec le partenaire autorise l’expérimentation motrice. Le couple partenaire-adversaire module les possibilités d’action dans le sens d’une expérimentation pas essais et erreurs riche en découvertes, qui deviennent source de progrès pour l’initiative. Le sens de l’attaque, la prise de risque, la stratégie du combat, tous ces éléments vont dans le même sens.

Le secteur social

Le combat contre l’isolement : faire partie d’un club de judo donne l’opportunité de sortir des établissements spécialisés souvent nécessaire à l’éducation des jeunes aveugles. Cela permet de rencontrer des gens différents, et de se mesurer avec des chances égales.

Le respect des règles et des autres : les personnes aveugles sont souvent méfiantes de leur environnement, et évitent les contacts qui sont source d’insécurité. C’est pourquoi la motivation engendrée par la pratique du judo, l’activité physique intense, va faciliter les relations sociales.

Le mental judo et l’esprit sportif : le judo et son code moral élèvent la pratique physique au-delà du simple exercice corporel. L’éthique qui s’y développe va renforcer l’aptitude du judoka aveugle à faire face à l’adversité. Or c’est bien là l’essentiel du problème que de dépasser un état dont il faut faire le deuil, et construire sa personnalité avec des éléments positifs.